Discours du Président Blaise Compaoré : “Je déclare la vacance du pouvoir pour permettre la mise en place d’une transition
OUAGADOUGOU — Cercleinfo.net
Les 30 et 31 octobre 2014 resteront à jamais gravés dans la mémoire collective des Burkinabè. Après plusieurs jours de manifestations massives contre la modification de l’article 37 de la Constitution, le pouvoir du président Blaise Compaoré, en place depuis 1987, vacille. Face à la pression populaire et à la montée des tensions à Ouagadougou et dans plusieurs villes du pays, le chef de l’État prend la parole pour la dernière fois en tant que président du Faso.
Ce jour-là, le 31 octobre 2014, il annonce son départ du pouvoir et appelle à la paix, à la réconciliation et au retour à l’ordre constitutionnel.
Adresse à la Nation du Président du Faso, Blaise Compaoré

Au peuple du Burkina Faso,
Chers compatriotes,
Il est des moments dans la vie des peuples et des nations où le silence en dit plus long que les mots. Nous vivons aujourd’hui l’un de ces moments de grande douleur.
Les événements de ces derniers jours, qui ont conduit à des pertes en vies humaines et à de nombreux blessés, n’honorent pas le pays des Hommes intègres. J’ai entendu le message, je l’ai compris, et j’ai pris la juste mesure des aspirations profondes de notre peuple au changement.
Pour ma part, je demeure disponible à tout dialogue en vue d’une transition, au terme de laquelle le pouvoir sera transféré à un président démocratiquement élu.
Dans un esprit d’apaisement et de réconciliation, j’ai décidé de retirer le projet de loi ayant suscité tant de controverses et d’en prononcer l’annulation.
En conséquence, je déclare la levée de l’état de siège et de toute mesure de violence sur l’ensemble du territoire national.
Je tiens à exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui ont cru en moi et m’ont accompagné dans le respect du bien et de la patrie.
Ma gratitude va également à l’opposition, pour l’attitude républicaine et responsable de ses dirigeants.
Ensemble, nous devons tout mettre en œuvre pour éviter l’aggravation des divisions sociales et la désintégration de notre système économique.
Chacun doit jouer sa partition afin que nous puissions ensemble parvenir à un retour durable à la paix et à la cohésion sociale.
Je déclare donc la vacance du pouvoir pour permettre la mise en place d’une transition devant conduire à des élections libres et transparentes.
Ce discours historique marque la fin du régime Compaoré après vingt-sept années à la tête du Burkina Faso.
Quelques heures plus tard, l’armée annonçait la mise en place d’une transition dirigée provisoirement par le lieutenant-colonel Isaac Zida, ouvrant ainsi une nouvelle page de l’histoire politique nationale.
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